Je tiens d’abord à me présenter, je m’appelle Bruno LOTTE et suis le président d’une petite aappma du 17 qui s’appelle
« la Mouche de St-Savinien ».
Bruno Lotte
Le Moussard est un canal dont j’ai en partie la gestion et qui, depuis quelques années a perdu de sa splendeur depuis le départ de sandres trophées ( à qui la faute ?). Je ne suis pas le mieux loti avec mes lots sur la Charente, je profite par contre d’une superbe rivière de première catégorie que nous réhabilitons depuis plus de cinq années
mais ce canal qu’en faire ?
La solution me vient d’un magasin de pêche qui vient s’installer à Saintes et qui, il y a plus de cinq ans me vend une pochette de senko 3 pouces watermelon en me vantant les mérites du Black-Bass et du no-kill et à partir de ce moment là, je suis tombé dedans ! et de là est venue la solution de sauver ce canal :
Introduire du Black-Bass.
En temps que bon président je prend conseil auprès de l’ingénieur fédéral en premier lieu et je m’étonne de sa réponse plus qu ‘évasive, pourtant le biotope semble convenir alors je retourne vers ce fameux magasin ou on me dit qu’il n’y a aucun problème pour une visite de terrain ! sous quinzaine la visite est faite et Patrick BERTRY (vous connaissez peut-être ?) me confirme mon jugement.
Je bataille pour avoir un empoissonnement de 20 kg de black-bass en projet tri-annuel et arrive à l’obtenir ! ( Je dois confirmer mes dires).
Imaginez un canal en eau toute l’année parsemé d’arbres immergés , de caches diverses et de végétation rivulaire abondante.
Heureusement, Patrick et mon bureau ne me lâchent pas et me soutiennent par le biais d’observations tout au long de l’année et de soutien lors de réunions parfois houleuses au sein de la fédération locale. Il y a deux ans, le verdict tombe :
le Black se plait chez nous et se reproduit !!!
Cet essai concluant conforte notre verdict mais cette solution ne me suffit pas et je compte bien passer à la vitesse supérieure.
Mais que faire quand on est une petite aappma sans le nerf de la guerre détenu par la fédération :
c’est très simple suivre les directives du département.
La fédération depuis deux ans nous demande des empoissonnements réfléchis et si possible par « bassin de gestion ». (voir Ce que vous devez savoir:)
Pas de problème, je contacte l’aappma de St Hyppolite- Lussant , les voisins, et leur propose un empoissonnement en commun sur le canal (soit 25 km) donc 350 kg de Black-Bass, je vous laisse deviner la suite, projet refusé !
Nous sommes furieux et demandons audience auprès de la commission empoissonnement pour justifier un tel refus !
Réponse ; on ne sait pas ! c’est trop cher ! etc etc…
Hors de question de laisser tomber un tel projet et les deux aappma remuent ciel et forums divers pour exprimer leur colère tout en soulignant l’importance de protéger un tel projet par le biais d’un parcours no-kill.
Lever de bouclier des instances rétrogrades du 17 mais il nous en faut plus !
Nous mettons en place une pétition sur le net (malheureusement peu suivie) et surtout nous demandons une réunion à la fédé avec différents forumistes. Les coups sont donnés de part et d’autres mais les vieux pêcheurs accuseront le coup en se rendant enfin compte que la pêche avance mais sans eux !
Qu’en est-il du projet aujourd’hui ?
eh bien il avance :
Il y a eu une visite du site par la commission fédérale qui approuve une capacité d’accueil d’une population de black-bass d’environ 300 kg, les deux aappma concernées vont faire leur troisième réunion concernant ce projet avec leurs gardes respectifs afin d’organiser au mieux la surveillance du site
mais avant tout,
nous exigeons que ce parcours soit mis en no-kill dès que possible et ce, sur tous les carnassiers du site.
A charge des ingénieurs fédéraux de « faire passer la pillule « à la Préfecture de Charente-Maritime.
Un projet de baguage avec carnets de captures est aussi à l’étude afin d’obtenir des données sur plusieurs années.
Comme vous le constatez les choses avancent même ou il ne se passe jamais rien !
Notre département est malheureusement toujours à l ‘époque de la peche-cueillette et c’est usant de travailler à une réelle gestion mais quel bonheur quand nous y arrivons.
Je voudrais juste conclure en remerciant Patrick BERTRY (représentant BBF 17) et Gilles GRIGNOUX qui ont su nous soutenir dans ce projet et bien sur merci à mon bureau en particulier les deux jeunes administrateurs Nicolas COIRIER et Pierre-Alain PY (moins de vingt ans !) passionnés de carnassiers.
Bruno LOTTE